Discipline associée : Jujitsu





Jean CABARET
(Professeur)
Jean-Jaques BARTOLOME
(assistant - cours du jeudi soir)


Présentation du Jujitsu
Le Jujitsu, ancêtre du Judo, est un art martial japonais qui était pratiqué par les Samouraïs lorsque ceux-ci se retrouvaient désarmés lors des batailles.
Cet art a été instruit en France dans les années 1900 mais a été réellement développé dans les clubs depuis les années 90.

Il utilise à la fois : De nos jours, la forme traditionnel du Jujitsu a laissé place à une forme plus contemporaine et plus self-défense.
Cette forme de travail permet aux pratiquants d'acquérir une philosophie, un état d'esprit, mais aussi des réflexes simples qui lui permettront de faire face à toutes les situations.
Histoire et origines du Jujitsu


L'histoire du Ju-Jutsu relatée par Jigoro Kano. Extrait de la Société Asiatique du Japon.
Au Japon, à l'époque féodale, la classe des Samouraïs s'entraînaient à plusieurs arts de la guerre, parmi lesquels le Ju-Jutsu, d'où provient l'actuel Judo.

Le mot Ju-Jutsu peut-être traduit librement de la manière suivante: "l'art d'emporter la victoire en cédant ou en s'adaptant". A l'origine, le nom semble avoir été apliqué à l'art du combat sans arme, bien que dans certains cas, des armes courtes pouvaient être utilisées contre des adversaires encore mieux armés. Malgré le fait que ce système ressemble à la lutte, il diffère fondamentalement de la lutte pratiquée à cette époque en Europe. Son principe fondamental n'est pas de "se battre contre la force" mais de gagner la victoire en cédant devant elle.

Le Ju-Jutsu est un ancien système Japonais de self-défense vieux de 2.500 ans. Il est pourtant considéré comme l'un des système d'arts martiaux enseignés aujourd'hui parmi les plus efficaces et les plus adaptifs. Parmi toutes les autres formes de combat, le Ju-Jutsu a l'aura de l'art martial dont furent issues de grandes disciplines telles que le Judo, l'Aïkido et plusieurs styles de Karate.

Le JU-JUTSU est un ensemble composé de projections, de système de clés, d'attaque aux centres nerveux, de manipulations des articulations et de techniques de coup de pieds et de mains aux points vitaux du corps.
Depuis que le système féodal a été aboli, ce système de combat est tombé en désuétude, mais il ressurgit aujourd'hui avec une force renouvelée et, souvent... certaines modifications importantes.
Depuis l'époque féodale, le Ju-Jutsu a porté plusieurs noms: YAWARA, TAI-JUTSU, KOGUSOKU, KEMPO et HAKUDA. Yawara et Ju-Jutsu sont les plus connus.
Anciennement, la connaissance de l'histoire et de l'art martial étaient aux mains des maîtres des différentes écoles qui transmettaient directement l'information à leurs élèves sous la forme d'un secret "sacré" à conserver.
D'autre part, l'isolement des provinces les unes des autres, conséquence du système féodal japonais, limita beaucoup les relations entre maîtres et élèves des différentes écoles. De là proviennent également les contradictions entre les différentes histoires transmises directement. Faisons remarquer enfin l'intérêt des élèves pour la pratique dans le but de relever et de faire progresser le pays, plus que pour la connaissance de l'art en lui même.

Dans l'étude des origines du Ju-Jutsu, il y a plusieurs interprétations des évènements suivant les différentes sources consultées.
Dans la BUGUEI SHO DEN, une réunion des principales biographies d'éminents maîtres des différents arts de combat pratiqués à l'époque féodale, on trouve la description du KOGUSOKU et du KEN, qui étaient équivalent du KEMPO, le premier étant l'art du contrôle et le second l'art de gagner la victoire en cédant.

L'art du KOGUSOKU y est attribué à Takenouchi, natif de Sakushiu. On y raconte qu'en 1532, l'an 1 de Tenbun, un sorcier se serait rendu chez Takenouchi et lui aurait appris cinq méthodes pour contrôler un homme. Ensuite, il aurait disparu et plus personne n'aurait plus jamais entendu parler de lui.

Quant à l'origine de l'art du Ken, il serait originaire de Chine et aurait été apporté au Japon par un homme appelé Chingempin qui abandonna son pays aprés la chute de la dynastie Ming et aurait vécu dans un Kokushoji (temple Bouddhiste) à Azabu et Yedo (l'actuelle ville de Tokyo). Dans le temple vivaient trois ronins (guerriers): Fukuno, Isogai et Miura. Un jour, Chingempin leur raconta qu'en Chine, il existait un art des contrôles qu'il avait lui-même pratiqué mais dont il ne connaissait pas les principes. Les trois hommes commencèrent alors à faire des recherche et finirent par devenir des experts trés habiles de cet art.

Ces trois hommes seraient à l'origine du JU, l'équivalent du JU-JUTSU, qu'ils diffusèrent dans tout le pays. Voici une version libre des principes de l'art martial tels qu'ils étaient alors:
  1. Ne pas s'opposer à l'adversaire, mais gagner la victoire en s'adaptant.
  2. Ne pas s'enorgueillir de la victoire.
  3. Ne pas rester en conflit mais maintenir l'esprit vide.
  4. Ne pas se laisser déranger par des choses sans importance.
  5. Prendre grand soin de la respiration.
Le BUTJUTSU RIU SOROKU, un livre qui comporte les biographies de différentes écoles des arts de la guerre japonais, situe l'origine du KOGUSAKU et du JU-JUTSU à la même période, à l'époque où vivait Miura, aux alentours de 1560.
Dans le Chinomaki, un certificat que les maîtres donnaient aux élèves de l'école de KITO, on trouve relatée une brève histoire de l'art martial et comment en enseigner les principes. On y fait également référence à un écrit datant de l'an 11 de KUABUN (1671) qui raconte l'histoire d'un homme appelé FUKUNO qui avait étudié l'art du combat sans arme et qui était tellement bon qu'il pouvait faire face à plusieurs individus plus grand et plus fort que lui. Au début, son art ne s'étendit que sur un secteur limité du territoire, mais deux de ses élèves particulièrement remarquables, Miura et Terada fondèrent chacun une école. L'art enseigné par Miura prit le nom de "Wa", équivalent de YAWARA, tandis que l'art enseigné par Terada s'appela "JU" equivalent de Ju-Jutsu.
Le certificat que nous avons mentionné précédemment ne mentionne pas la période à laquelle correspondrait l'époque dorée de Fukuno, mais il semblerait que cette date apparaît sur un autre manuscrit qui semble antérieur à l'an 11 de KUABUN (1671).
D'aprés le OWARI MEISHO DZUE, Chingempin serait né à Koriken en Chine. Il aurait fuit le pays et se serait refugié au Japon pour échapper à la situation chaotique dans laquelle se trouvait alors la dynastie Ming.
On nous dit qu'il fut cordialement reçu par le prince d'OWARI et mourut là-bas en 1671 à l'âge de 85 ans, ce que par ailleurs confirme sa tombe à Kenchuji (Nagoya). Dans le même livre, il y a un passage de Kemphisho qui raconte que quand Chingempin vivait au Kokushoji de Azabu, il raconta aux trois ronins Fukuno, Isogai et Miura qui vivait avec lui, qu'il existait en Chine un art des saisies et des contrôles. Les trois ronins firent des recherches sur le sujet et finirent par fonder une école d'art martial qu'ils appelèrent " KITORYU".
Dans le Sen tetsu So Dan, un livre qui peut être considéré comme une autorité en la matière, on dit que Chingempin est né probablement en l'an 15 de l'ère Banreki d'après la chronologie chinoise (1587). Il aurait rencontré en l'an 2 de Manji (1659), un prêtre appelé Gensei. Ils devinrent trés amis et écrivirent un recueil intitulé: "Gen Gen Sho Washu".
Dans un autre livre, le Kiyu sho ran, on raconte que Chingempin, célèbre étudiant chinois s'est rendu au Japon en l'an 2 de Manji (1659), à l'époque de la chute de la dynastie Ming. De ces différentes versions, il semble évident que Chingempin a été célèbre au Japon aprés l'an 2 de Manji.

Il semblerait donc que l'affirmation que fait le Butjutsu Riu Soroku du développement de l'art de Miura à l'époque Eiroku puisse être écartée. Il est évident que les origines se situent autour de la personnalité de Chingempin dont l'apogé fut plus tardive et que Miura fut son contemporain.

Certaines écoles d'arts martiaux offrent d'autres éléments à propos de l'origine du Ju-Jutsu. La tradition de l'école YOSHIN (RYU) nous raconte que la création de l'école est l'oeuvre de Miura Yoshin un médecin de Nagasaki à Hizen. Ainsi, cette école fleurit à l'époque du Shogunat de Tokugawa car on croyait alors que la plupart des maladies étaient dues à l'absence d'un usage conjoint du corps et de l'esprit. Miura, aidé de deux de ses étudiants de médecines, inventa certaines méthodes de Ju-Jutsu et trouva dans un premier temps, 21 manières de contrôler l'adversaire, complétées postérieurement par 51 autres. A la mort de Miura, ses élèves fondérent séparément deux écoles d'arts martiaux, l'une est la Yoshin-ryu et l'autre Miura-ryu, en l'honneur de leur maître.
D'autres données nous sont apportées par un manuscrit appelé le Tenji Shinjo-ryu Taiiroku. Celui-ci relate une conversation entre Iso Mataemon, le fondateur de la Tenshin Shinyo-ryu, et Terasaki, l'un de ses élèves. L'origine du Ju-Jutsu est présentée comme suit. Un jour, vivait à Nagasaki un médecin du nom de Akiyama qui se rendit en Chine pour y étudier la médecine. là il étudia un art appelé HAKUDA qui consistait à frapper avec les pieds et les mains, un art différent de celui du Ju-Jutsu avec saisies et projections. Akiyama apprit trois méthodes de HAKUDA et 28 formes de réanimations de la mort apparente. Quant il revint au Japon, il commença à enseigner cet art, mais comme il possédait peu d'éléments, ses élèves finirent par se lasser et l'abandonnèrent. Akiyama, affligé se rendit au temple Tenshin Shrine à Tsukushi pour y méditer pendant 100 jours? Un jour, pendant une tempête de neige, il observa un saule dont les branches couverts de neige ployaient sous le poids sans se rompre contrairement au pin rigide dont les branches s'étaient cassées. Il eut alors l'illumination du Ju-Jutsu qu'il voulait voir pratiquer. Il découvrit 303 méthodes différentes de cet art.